Le Cambodge, enfin !

Tous ceux qui ont rêvé de temples émergeant de la forêt vierge comprendront la fascination qu'exerçait sur nous Angkor. Voir ces façades lézardées sous l'assaut des lianes et ces arbres audacieux rivalisant avec d'antiques colonnes... Se laisser envahir par la beauté mélancolique de ces statues gracieuses couvertes de mousse et couronnées de feuilles...

Deux ans auparavant, c'est après que nous eûmes goûté au Viêt Nam la splendide décrépitude de Mỹ Sơn, l'antique sanctuaire Cham perdu dans une jungle, qu'il fut évident pour nous qu'était enfin venu le temps de découvrir Angkor !

Qui plus est, nous avions follement envie de retourner une fois de plus en Asie, tant nous avions adoré nos voyages précédents.

Nous nous sommes donc replongés avec délice dans cette ambiance si spécifique à l'extrême orient, cette combinaison incroyable d'agitation et de zénitude, ces sourires éclatants avec cet éclair amusé dans les yeux...

Dans cette page, suivez nous d'abord à Phom Penh, la capitale, puis bien sûr à Angkor. Prenez le bateau avec nous pour remonter la rivière Sangker jusque Battambang. Puis traversez le pays pour aller jusqu'au Mondolkiri, province de l'est.

Phom-Penh



A n g k o r

Siem-reap

La période d'Angkor s'étend de 802 à 1432 après JC. A son apogée, la cité royale et ses dépendances comptaient plus d'un million d'habitants. Chaque temple est rattaché à un roi bâtisseur, le premier d'entre eux étant Jayarvaman II, fondateur de l'état Khmer en 802.

Angkor s'appuyait sur un aménagement hydrolique extrêmement performant. Longtemps objet d'hypothèses, l'abandon de la cité au au XVème siècle serait dû à l'incapacité de maintenir ce système à une période où des sécheresses très importantes et durables affectèrent les sols.

Quoiqu'il en soit, si la cité fut vidée de ses habitants, elle resta un lieu de pèlerinage et ne fut donc jamais oubliée. Sa "découverte" par les français au XIXème siècle n'en fut donc une que pour le monde occidental, mais elle eut un retentissement énorme et la cité perdue d'Angkor s'installa durablement dans notre imaginaire.

Architecture sublime ... Un des rois les plus actifs fut Jayavarman VII, à la fin du XII siècle. C'est son visage que l'on voit orner les 54 tours du Bayon, chaque tour portant elle même 4 visages, regardant les 4 points cardinaux.

Somptueux bas -reliefs... De nombreux temples en sont ornés, les plus belles figurent étant sans conteste les Apsaras, ces danseuses célestes venant chercher les héros morts au combat, et les Devatas, danseuses, courtisanes et servantes.


Aujourd'hui, le site d'Angkor est merveilleusement entretenu. C'est tout un art : les temples, une fois qu'ils ont été dégagés, sont maintenus dans un subtil équilibre. Il faut savoir où arrêter la restauration...

Sa situation isolée au milieu de la jungle a protégé Angkor: le site eût été plus accessible, il eût sans doute, au cours des siècles qui suivirent son abandon, servi de "carrière".

Depuis l'essor de tourisme, une ville s'est développée à proximité d'Angkor: Siem Reap. Elle regorge de restaurants et d'échoppes de toute sorte. Elle est également un centre important d'artisanat, puisqu'il a fallu se réapproprier les métiers d'art; d'ailleurs les compagnons du devoir tiennent un lycée professionnel qui forme des artisans ébénistes, sculpteurs, tailleurs de pierre.

En bateau jusque Battambang

Pour rejoindre Battambang, nous avons rendez-vous avant le lever du jour à l'embarcadère... Nous allons passer par le Tonle Sap, ce grand lac d'importance vitale, puis remonter le cours de la rivière Sangker. Le trajet prévu pour 3 heures en durera au moins 5, dans une ambiance fort pitoresque. Car le bateau que nous prenons est un omnibus, qui s'arrête dans tous les villages.

Nous passons par des bras de rivières envahis de jacinthes d'eau. Nous restons bloqués... le capitaine essaie de dégager le bateau... Crac ! ça c'est l'hélice... Pas de panique, c'est un incident courant... un homme plonge, récupère l'hélice cassée, qui sera ressoudée, et pose une hélice de secours.

Battambang et environs

Ci-dessus et plus bas, quelques images du marché local, appelé "marché de la rencontre".

Mais de Battambang, nous retenons surtout une belle partie de fou-rire avec nos enfants, et Serei et Heng, lorsque nous avons pris le Bamboo-train. Visiblement c'était une première pour Heng, et il était hilare du début à la fin ! Le bamboo-train c'est le moyen astucieux qu'ont trouvé les habitants du coin d'utiliser une vieille voie ferrée pour se déplacer et véhiculer des marchandises à moindre frais. On prend 2 bogies, un moteur de 6 CV relié à l'essieu arrière par une courroie, un plateau de bois recouvert de lattes de bambou, elles mêmes recouvertes de nattes... et roule ma poule ! Comme il n'y a qu'une seule voie, quand on croise un autre bamboo-train l'un des deux décharge ses marchandises et passagers et est démonté en un tour de main pour laisser passer l'autre. Tout cela dans la bonne humeur !

Ci-dessous, Phnom Samphéou (ou Sampeau), un sanctuaire bouddhique dont l'histoire est tragiquement liée aux khmers rouge. C'est d'abord une colline creusée de nombreuses grottes et où sont érigés des autels et pagodes, qu'on atteint par des volées d'escaliers.

Mais elle est aussi connue pour avoir servi de camp retranché aux khmers rouges, qui y perpétrèrent de nombreux massacres. On estime qu'une dizaine de milliers de cambodgiens furent ici assassinés.

Aujourd'hui, elle a retrouvé sa quiétude, est redevenue un lieu de culte, et de nombreux bonzes et bonzettes y séjournent. Les singes, aussi, qui viennent chaparder les offrandes !

En bas de la colline se trouve une grande pagode récente. C'est jour de fête, un chapiteau est dressé, rempli de bonzes, qui repartent chacun avec des cadeau, un grand sourire aux lèvres.


On the road again

Traversée du cambodge

d'ouest en est

C'est une longue route qui nous attend : depuis Battambang jusqu'à Saen Monoorom, plus de 600 km, sachant que les routes cambodgiennes ce n'est pas l'autoroute, même pas la Nationale 7 !

Mais c'est l'occasion de faire de multiples arrêts, programmés ou spontanés.

Les deux arrêts prévus sont d'une part Kompong Luong, village flottant sur le Tonle Sap, et Kampong Cham, où nous avons prévu d'aller passer une journée dans des écoles soutenues par l'association Plan international, à laquelle nous adhérons depuis des années.

Il est temps de rendre hommage à l'astuce et le sens de l'équilibre des cambodgiens en matière de transports. Et aussi à leur bonne humeur !

Mais d'abord, un aperçu de la spécialité culinaire du village de Skun (ou Skuon) : les insectes et les arachnides (des tarentules) frits ou grillés. Certains disent que cela se pratique depuis longtemps, d'autres prétendent que c'est lors de la famine provoquée par le régime Khmer rouge que les habitants trouvèrent ce moyen de consommer de protéines et de tenir le coup. Le souci c'est que lorsque vous vous arrêtez il n'y a pas que des tarentules grillées, il y a en a aussi de nombreuses vivantes... Notre fille n'a pas du tout apprécié l'étape !

Maintenant, deux découvertes impromptues:

- d'abord, nous nous arrêtons pour saluer et féliciter un couple de mariés; à l'entrée d'une tente montée au bord de la route dans un village, ils attendent leur famille pour le repas de mariage. Un détail que nous explique notre guide: au Cambodge, chacune des deux familles va festoyer de son côté.

- ensuite, quelque chose qui nous paraît très familier, à nous gens du Nord: ce sont... des géants! Comme dans le Nord, ils sont constitués d'une structure en osier, revêtue d'un costume, et d'une tête en papier mâché. Ici, ce sont deux "petits" géants puisqu'il n'y a qu'un seul porteur... Mais c'est un peu la même danse chaloupée... en fait nos deux amis, accompagnés d'un comparse avec un masque de singe et une sébile, collectent des fonds au bénéfice du monastère du village.

Kampong Cham, une étape qui reste gravée dans nos mémoires

Si ce jour est resté dans nos mémoires, ce n'est pas du fait du soleil du petit matin transformant le mékong en ruban d'or et ses pêcheurs en ombres chinoises...

Non, s'il est resté mémorable, c'est que nous y avons rencontré les équipes locales de Plan International. Ils nous ont emmenés visiter une communauté villageoise qu'ils soutiennent. Nous avons pu constaté que l'agent était utilisé pour améliorer les infrastructures scolaires (un toit pour la petite classe, des sanitaires pour les grands), ainsi que les conditions de vie (sensibilisation aux règles d'hygiène).

Une journée riches en sourires et en émotions !




Escapade au Mondolkiri

En allant au Mondolkiri, notre objectif était de sortir des routes habituelles touristiques. La capitale provinciale, Saen Monourom, a l'air d'un gros bourg du bout du monde... D'ici quelques temps ce sera différent, puisqu'une grande route était en construction lorsque nous y sommes allés.

Notre objectif: pouvoir faire une excursion à dos d'éléphants, une vraie, avec des éléphants bien traités et vivant dans des ethnies qui les utilisent encore pour tous leurs travaux du quotidien.

C'est aussi un grand souvenir ! Avec nos éléphants, nous nous sommes enfoncés dans la jungle pour descendre au fond d'une vallée étroite et profonde, où nous avons pique niqué et avons pu accompagner les éléphants dans leur bain...

Et c'est sur ces images que se termine notre voyage !