Yves avait ce rêve d'enfant chevillé au coeur... lors de nos discussions récurrentes sur nos projets de voyage, il y avait toujours un moment où il glissait ces 4 syllabes (O-ka-van-go) avec la même ferveur que s'il s'était agi d'aller aux confins de l'espace...

Okavango, lieu mythique où la puissance d'un fleuve rencontre un désert! Avant de se fondre dans les sables du Kalahari, le fleuve se sépare en dizaines de rivières et de bras d'eau, formant une région fertile, sanctuaire de la vie sauvage.

Chaque année, en juillet, les eaux tumultueuses grossies par les pluies de l'Angola transforment le delta en une mer parsemée d'îlots (mais pour voir cela il faudra que nous y retournions en juillet...).

Avant d'arriver au Botswana, une petite étape pour découvrir les magnifiques chutes Victoria, révélées au monde occidental par l'explorateur David Livingstone en 1855. Ici, le fleuve Zambèse se précipite soudainement dans une longue et étroite faille du plateau, pour rugir ensuite dans un canyon.

Longues de 1700 mètres et hautes de 108 mètres, ces chutes sont spectaculaires... De loin, c'est d'abord un nuage blanc... puis, plus on se rapproche, un grondement assourdissant... et enfin une bruine permanente qui vous trempe en un rien de temps et entretient une mini forêt tropicale coifée en permanence d'arc-en-ciels!

Les photos qui suivent ont été prises dans 3 sites:

- le parc National de Chobé,

- le secteur de la rivière Khwaï (delta de l'okavango, au nord est de la réserve Moreni),

- le secteur de Pom-Pom (delta de l'okavango, au sud ouest de la réserve Moreni).

Mais avant les animaux ... quelques paysages! Nous avons découvert une succession de paysages très variés: des rivières, des rives marécageuses, du désert, du bush typique de l'Afrique australe, aux silhouettes d'arbres tourmentés, avec à leur pied ces énormes termitières. Quelques baobabs, néanmoins peu nombreux car les éléphants les martyrisent systématiquement...

Que dire de la faune, sans user de trop de superlatifs? Elle est tout simplement extraordinaire!

Ici, on se sent l'invité: ce sont les animaux qui sont chez eux, et qui consentent à nous laisser les admirer.

Nous avons vu des centaines d'éléphants, venant par familles entières se baigner, s'ébattre et s'enduire de boue. Des crocodiles à foison... les voir débouler du bush comme une bande de dinosaures, pour aller se jeter dans un point d'eau, laisse une impression durable (et calme l'envie de se promener)... Des hippopotames, qui dès que vous approchez (loin encore) vous suivent constamment de leurs petits yeux vicelards, et ouvrent leur gueule pour vous impressionner.

Des buffles, dans de grands troupeaux ou quelquefois en bandes de célibataires mâles (surnommés par les guides les "bachelors" ou les "losers")... Des tas d'antilopes, mais aussi des zèbres, des gnous, des girafes...

Des oiseaux de toutes sortes, bien sûr... Et des phacochères, des singes, des babouins, des mangoustes... des petits écureuils, des chauve-souris, un pedetes, appelé aussi lièvre sauteur (en fait cela ressemble à une espèce de lapin croisé avec un écureuil et un kangourou).

Et oui, des félins: des lions, des léopards... Un guépard... Et quelques discrets félins nocturnes (serval, genette, civette)... Mais aussi des canidés: toute une famille de lycaons et quelques chacals. Rajoutons deux hyènes solitaires...

Ah, et pour finir, un rhinocéros blanc, un mamba noir (brrrr... j'en frissonne encore), un pangolin, et une tortue-boite!

Voilà, c'est fini pour le Botswana! Quelque chose me dit que nous y retournerons... en tout cas les 4 syllables de l'Okavango continueront à s'insinuer dans nos discussions de voyage, et Yves ne sera plus le seul à les susurrer !